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Journal de bord d'Argentine-Chili

 

  Le 22 Novembre 2012

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Nous avons passé une semaine au bout du monde et cela provoque une drôle de sensation que de se dire que la route est finie et bien finie cette fois. Nous attaquons la remontée finale vers Buenos Aires.

Pourquoi finale ? Mais que dit-elle ? N’avaient-ils pas prévu d’aller en Asie ? N’avaient-ils pas prévu 3 ans sur les routes ? Les plus attentifs et les plus malins auront remarqué un sérieux décalage entre nos prévisions de timing, d’itinéraire et la réalité. Eh oui, la réalité est tout autre : nous rentrons plus tôt ! Le budget ne nous suit plus pour l’Asie.

Pas de ohlala, oh non, oh ben pourquoi ! Non, non tout va bien. Nous le savons depuis le Mexique que nous ne ferions pas le projet initial. Les coûts ont été plus importants que prévu sur le Canada et les USA, sans compter les ennuis techniques. Alors au Mexique la question s’est posée. Heureusement on a réétudié le projet assez tôt pour décider de prendre davantage notre temps. Il faut aussi être honnête 3 ans pour un tour du monde c’est un peu jeune ! Surtout quand on aime pouvoir s’arrêter de temps en temps. Donc, reprise de contact avec nos employeurs qui nous reprennent 1 an plus vite et surtout recherche d’un cargo pour ramener le camping-car. Le bateau est prévu pour le 21 Février avec une arrivée en France le 27 Mars. Pour ce trajet les prix ont augmenté de façon incroyable et frise le ridicule nous allons payer 124 US$ pour 1 m³ (pour mémoire on a payé 50 US$ le m³ pour Panama- Colombie et 56 US$ pour Belgique-Canada). Nous ne voulons pas vendre Peskebrel, donc nous le ramenons et comme nous sommes des vaches à lait, on paye le prix fort. Nous, les étrangers, sommes toujours traités de façon spéciale avec des prix spécialement plus élevés pour nous que pour les autres : on est gâté ! Une seule question subsiste : jusqu’où iront-ils dans le vol organisé des voyageurs ?

Pourquoi avoir attendu si longtemps pour le dire ? Tout simplement parce que nous n’avions pas de date précise à donner, ce qui est le cas aujourd’hui.

 

 

Revenons-en à notre voyage qui n’est pas fini. Nous reprenons la même route qu’à l’aller car il n’y en pas d’autres et nous repassons les frontières Argentine-Chili sans encombres, mais nous cachons le fait que nous ne retournons pas à Rio Gallegos. Nous y avions eu les papiers de Leyva sans certificat vétérinaire et nous avons peur qu’on nous en demande un si nous disons que nous allons jusqu’au Parc Torres del Paine. Nous préférons aviser une fois sur place, quand nous retournerons en Argentine à hauteur de Cerro Castillo. Pour l’heure, nous bifurquons vers Porvenir pour prendre le ferry qui nous emmènera vers Punta Arenas, en Patagonie chilienne. Nous sommes en contact avec Éric et Lydie, rencontrés en Mai en Équateur. Nous étions à 4858 m d’altitude et aujourd’hui nous nous croisons sur la route en Terre de Feu : plutôt génial ! Ce sont leurs derniers km à vélo, après Ushuaia ils rentrent en France. En tout cas, on était content de se recroiser après tous ces km : tant de choses à se raconter !!!

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Court détour vers le parc des pingouins rois d’Onaisin : un parc privé dont l’entrée est fixée à 12000 CLP (pesos chiliens) soit 20€/pers. !!! Prix que nous trouvons une fois de plus inacceptable, surtout pour la dizaine de pingouins que nous ne faisons qu’apercevoir à 50m de nous cachés derrière les moutons, les barrières nous empêchant d’approcher davantage. On comprend que le propriétaire en est eu assez de vois les gens s’infiltrer chez lui et le fait qu’il demande un droit de passage est amplement compréhensible, mais faire payer ce prix est juste honteux ; l’entrée pour le parc National Torres del Paine est de 18000CLP !!!! Notons quand même que le garde à l’entrée à accepter que Briac y aille tout seul pour les apercevoir …ça compense un peu la déception !

A Porvenir, direction le port. Il est 13h45 quand nous arrivons, le bateau partant à 14h00, nous pensons réserver mais non ils acceptent notre embarquement immédiat. Nous ne faisons pas prier et montons. Le prix est plus élevé que prévu, à force de faire passer des casas-rodantes pour des camionnettes, ils deviennent méfiants et font attention au moment d’encaisser !

2h30 après, nous sommes de l’autre côté à Punta Arenas, Patagonie chilienne. Au revoir Terre de Feu ! Et tout ça sans être malades, on s’améliore …la traversée Baie Comeau-Matane au Québec est loin désormais ! Punta Arenas ne nous transporte pas, sa modernité nous laisse indifférent et ne nous sert qu’à remplir nos placards vides depuis la frontière de San Sebastian.

Nous avons jusqu’au 25 Novembre pour pouvoir rentrer de nouveau en Argentine avec les papiers de Leyva. Si nous respectons cette date, cela nous facilite bien la vie. Le lendemain, nous prenons le chemin du Parc National Torres del Paine. Puerto Natales est un petit port avec des maisons de toutes les couleurs, un lac et des montagnes tout autour : ça par contre, ça nous plait ! Nous y faisons laverie, coiffeur pour Briac (qui n’en peut plus de sa touffe sur la tête), gasoil, et tout, et tout … On aura un peu de mal à faire le plein d’eau, personne n’accepte de nous en donner et ce seront encore les carabinieros qui nous viendront en aide.

dsc-5204.jpgCouleurs de Patagonie : Puerto Natales

Et nous attaquons la piste vers le Parc. Elle n’est que tôle ondulée, ça secoue c’est poussiéreux, c’est crevant (non pas de pneu cette fois, mauvaises langues … !). Nous sommes un peu stressés car les animaux sont interdits et comme on souhaite y rester quelques jours … On rentre en infraction, on verra bien, pour l’instant ils n’ont rien vu ! Première escale au Lago Grey et premiers contacts avec ces blocs de glace descendants du Glacier du même nom : des icebergs ! Bleus, bleus, bleus, incroyablement bleus ! On a la chance d’en voir 2 se fendre et se retourner : ça fait du bruit, ça balance c’est beau ! Briac adore et sautille tout le temps. Nous, on ne sautille pas mais le cœur y est !

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Le vent est puissant et on a fort à faire pour avancer mais après la tempête à la forêt pétrifiée, on n’a plus peur de rien. Le premier bivouac est un peu compliqué, on veut se planquer pour sortir Leyva sans être aperçu d’un garde, on tourne, on vire et … on revient au premier emplacement, comme d’habitude ! Nous ne sommes pas seuls, le vent est là ! Il nous obligera, d’ailleurs à bouger pour trouver un coin un peu plus abrité, à 2h00 du mat’.

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 Nous décidons de faire les excursions des miradors et des chutes. Les « saltos Chicos » ne nous emballeront pas sans doute à cause de l’hôtel et ses jacuzzis qui polluent un peu la vue. Oui, oui nous sommes bien dans un parc national où le prix de l’entrée sert à entretenir tous les hôtels de luxe qui l’habitent ! Nous tentons ensuite de monter le mirador Condor : le chemin non balisé nous emmène dans la forêt stigmatisée par l’incendie qui l’a ravagée, il y a moins d’un an. Ce sont des arbres noirs et torturés qui ne nous protègent pas du tout du vent et donnent une ambiance un peu fantomatique et surréelle, qui la nuit tombée doit faire peur ! Arrivés en haut, on a une vue superbe mais un combat de force s’engage entre nous et le vent. On monte sans trop de difficulté car il nous pousse mais une fois au bout du chemin, Briac manque de s’envoler et s’assoit, la veste ouverte il aurait été emmené je ne sais où ! Ni une, ni deux on redescend cette fois retenu par le vent. Et pas de condors à l’horizon ! 

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                                            Salto Grande                                                                                   Mirador Condor

Nous continuons pour voir les Saltos Grande et prenons le chemin du mirador de « Los Cuernos », les autres sommets du parc.

Une heure de ballade bien sympa qui nous offre à l’arrivée un panorama magnifique sur ces montagnes découpées à la serpe, avec au pied les eaux vertes du lac Nordenskjöld.

 los-cuernos-torres-del-paine.jpgLos Cuernos                                        

Toutes ces excursions nous préparent à la « promenade » de 19 km que nous ferons pour atteindre le Mirador de Las Torres. A 8h00, nous sommes sur la piste, bon pied, bon œil ! Et dès le départ, ça monte. Une petite descente pour arrivée au campement Chileno et ça remonte ! Le plus dur reste à venir la dernière heure est épuisante : on escalade plus qu’on ne marche. Ça glisse, ça roule sous les pieds. Cette fois, les condors sont là, au-dessus de nous !

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On espère tous les trois que le mirador ne soit pas un mirage ! On voit le bout, 3h30 après elles sont là devant nous : les 3 torres : la nord, la centrale et la sud (ouais, je sais ce n’est pas original mais c’est leurs noms) ! Vraiment, ça valait la peine de souffrir un peu, de s’arrêter tous les 20m parce que les jambes ne veulent plus pousser pour monter. Une fois de plus, l’esprit aura gagné sur le corps. On est particulièrement fier de Briac qui a monté sans se plaindre : il est loin le Briac qui pignait à Tikal ! Pique-nique là haut et on redescend.

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torres-del-paine.jpgTorres del Paine

On croise plein de gens qui eux montent et vont donc tous se trouver agglutiner les uns aux autres ! On a vraiment bien fait de partir si tôt. On mettra plus de temps à descendre qu’à monter, nous n’avons pas de bus à prendre et laissons tout le monde nous dépasser en courant : ahh la dure loi des vacances à courir ! A moins qu’il y ait une récompense pour celui qui fera l’aller-retour le plus rapidement possible ?  Une fois de plus, on savoure notre chance de ne pas avoir vraiment de timing. On peut trainer, prendre des photos, grignoter.

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Nous sommes fatigués et la douche est salvatrice, tout comme le massage des pieds …19km de marche sur un chemin peu aisé pour nous, ça ne nous arrive pas si souvent ! Du coup, le lendemain : repos ! On se pose à la Laguna Amarga et ça fait du bien ! Ce parc nous a vraiment beaucoup plu. La couleur turquoise de tous ses lacs nous a impressionnés, en contraste avec les couleurs vertes et jaunes de la steppe environnante.

lago-toro-torres-del-paine.jpgLago Toro

laguna-amarga.jpgLaguna Amarga

 

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Nous voici à la frontière de Cerro Castillo, nous y allons au culot pour Leyva … et puis on ne nous demande absolument rien, le papier de Rio Gallegos suffit ! Comme toujours, c’est beaucoup plus simple aux frontières que lorsqu’on demande des renseignements dans les bureaux du Senasa. Les douaniers n’ont pas vraiment l’intention de s’embarrasser.

 

  Le 26 Novembre 2012

 

Pour aller à notre prochaine destination, nous prenons la Ruta 40. C’est la route mythique argentine, un peu comme la route 66 aux USA. Elle relie le Sud de la Patagonie, Cabo Virgenes, au nord du pays à la frontière bolivienne. Le concept de rouler sur cette route est sympa pour nous, tout comme rouler sur la carretera australe au Chili. Ce qui rend si spéciale ce voyage c’est que la route est tantôt asphaltée, tantôt en ripio, comme on dit par ici pour parler d’une piste bien secouante. Et effectivement, ça secoue ! Et la carretera australe est dans le même état au dire des voyageurs rencontrés (et on les croit …).

De beaux km en perspective ! A l’image du panneau :

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En arrivant à El Calafate, point de départ pour rejoindre le Glacier Perito Moreno, on longe le lago Argentino avec en couleur de fond les montagnes … oui encore mais franchement on n’y trouve rien à redire (pour une fois !!!).

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Dans cette ville très touristique et qui s’est développée très rapidement, nous partons une fois de plus à la recherche de gaz et avons la « joie » de trouver une usine dont le « charmant » gérant nous annonce un prix très attractif : 80 Ar$ la bouteille et nous enjoint d’un amical « si t’es pas content tu peux partir ! ». Sachant qu’il est le seul à proposer ce service il se sent très fort et tente de nous apitoyer sur son sort en nous disant qu’il paye le litre de lait le même prix que les étrangers. Contre un argument si fort que pouvons-nous dire ? Ce n’est pas certainement pas ça qui va nous gâcher notre Perito Moreno !  La journée a mal commencé avec Briac qui n’en fait qu’à sa tête pour les cours et a besoin de 2h00 pour faire une demi-page de maths. La proportionnalité n’a pas l’air de l’emballer follement : crise, énervement, cris en tout genre. Mais, nous faisons en sorte que ça non plus ne nous gâche pas notre plaisir ! C’est juste que, là, je n’ai pas du tout envie de lui parler …Le PERITO MORENO  vers lequel nous nous dirigeons avec hâte, pour nous détendre. Les gardiens nous avertissent, après paiement de l’entrée bien sûr, que nous ne pouvons pas rester dormir sur place et que le billet n’est valable qu’une journée ! Nous savons que des familles sont restées malgré tout et nous envisageons de faire de même. Nous prenons l’après-midi pour faire les passerelles qui donnent des points de vue directs sur le glacier. Le parc étant entièrement aménagé de cette manière, nous ne ressentons pas la présence des nombreux visiteurs. Et fait à souligner c’est propre ! Il faut dire qu’à l’entrée les gardiens donnent 2 sacs poubelles alors que nous ne pouvons pas rester plus d’un jour ! Voilà qui nous fait sourire !

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Le glacier est magique : immense, bleu, craquant et détonant ! Sa réputation n’est pas exagérée. Il tombe des morceaux très régulièrement dans un fracas et une détonation surprenante. Il craque sans arrêt sauf quand on décide de filmer, bien entendu ! Nous sommes dans des lieux fascinants de beauté, c’est pompeux mais c’est vrai ! On peut rester des heures à le regarder si immobile et si vivant à la fois. C’est quand même un des rares glaciers qui continue d’avancer alors que tous les autres reculent !

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Au moment de rester bivouaquer, nous décidons d’aller à un stationnement de mirador pour avoir la vue sur le glacier le plus longtemps possible. Nous attendons le passage d’un gardien du parc, mais à 11h00 personne n’est venu et on se dit qu’on va être tranquille sauf qu’à minuit, une voiture passe et s’arrête devant nous pour repartir et revenir ¼ heure après. A minuit et demi, on sait qu’on ne pourra pas dormir tranquille et on prend la décision de sortir du parc : tant pis ! On s’est peut-être fait un film mais on ne le sentait pas dès le départ et se faire arrêter à la sortie pour payer une 2ème journée, à 100 Ar$ par personne on y réfléchit à 2 fois. Trop tard pour faire la piste jusqu’au camping de Lago Roca, un petit coin nous suffit bien. Nous ce qu’on veut c’est être au calme. Et à 1h00 du matin, la nuit est calme.

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C’est au camping gratuit que nous irons dormir samedi pour éviter d’être en ville le week-end. Au menu, proportionnalité et mesure d’angles pour Briac suivies d’une évaluation ! Non mais ! BBQ et vin pour les parents : la vie est trop injuste ! Que les mamies ne s’inquiètent pas il mangera quand même, ce cher bambin ! Nous retournons à El Calafate pour se promener un peu dans la rue commerçante et animée qui nous a semblé assez sympa en arrivant. On en profite pour acheter des chaussures à Briac qui est redescendu du mirador des Torres del Paine avec le bout des pieds enflammé. Eh oui, depuis 19 mois il a pris presque 10 cm ce qui n’est pas exceptionnel mais implique le rachat indispensable de certaines choses …Prêt pour la rando de 8h00 qui nous attend au Fitz Roy !  Notre petit tour de la lagune Nimez est écourtée quand, lorsque le routard 2010 annonce 2 Ar$ et le Lonely un petit droit d’entrée, nous voyons un prix affiché à 35 Ar$ ! 1650 % d’augmentation ! Pas mal, non ? De quoi faire des envieux ! Je parle encore d’argent mais là c’est vraiment de l’abus au vue de l’intérêt de cette lagune : canards et flamands roses qui, de tout façon, peuplent les lagunes alentours. On est en ce moment dans un état d’esprit un peu grognon avec ça, une impression de se faire voler quasi constante. Il faudrait dire à Mme Cristina Kirchner, présidente du pays, que ce n’est pas avec l’argent des touristes qu’elle va améliorer la situation politique et sociale de son pays ! Et quel exemple pour les argentins qui du coup se disent « ben oui les étrangers vont payer ! ».

 

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  Le 03 Décembre 2012

 Pour rejoindre El Chalten au pied du mont Fitz Roy, nous empruntons à nouveau la route 40, asphaltée tout du long. Le vent est fort et je ne sais pourquoi je décide de prendre le volant. Alors commence l’épopée des 1000 bornes-et-quelques à l’assaut d’El Chalten. Les dieux se déchainent contre eux. Tout particulièrement Éole, dieu du vent, qui nous a envoyé son disciple Zéphir, le vent du Nord-Ouest, pour nous mener à mal. Nous entrevoyons les règles que nous fixent le Dieu :

                                 La sixième, un fantasme demeurera

                                 Point de cinquième, tu ne passeras

                                 En quatrième, tu resteras

Forte de cela, je lutte à armes inégales contre cette force de la nature. Je tiens bon lorsqu’il décide de m’aveugler en rabattant les rétros sur les portières : j’enclenche la caméra de recul. Il n’avait pas prévu ça, le bougre ! Nous roulons en crabe, ralentissons en 4ème en descente. Mais toujours nous tenons le cap ! Nous arrivons à bon port sains et saufs. Nous aurons eu raison des Dieux, Zeus peut retourner se rhabiller ! Thierry n’aura pas eu besoin de faire et défaire une tapisserie. Heureuse Sophia qui comme Ulysse a fait un long voyage.

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 Cela dit la route est belle comme tout, nous quittons le Lago Argentino pour le remplacer par le Lago Viedma et son glacier. Le Fitz Roy est voilé par les nuages, qu’importe nous resterons le temps qu’il faudra. Il est 17h30, nous nous rendons au centre des visiteurs qui ferment à 17h00 ! Nous restons sur place pour bivouaquer en espérant ne pas se faire virer. Au réveil, un guadarparque nous informe qu’il y a un emplacement pour les camping-cars. En effet, nous sommes sur le grand emplacement pour petites voitures alors que pour les grands camping-cars c’est le petit emplacement juste en face !! On a toujours la vue sur le Fitz Roy et le Cerro Torre qui ce matin sont complètement découverts. On n’aura pas eu à attendre longtemps !

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Au centre des visiteurs, on nous apprend que nous avons 3 jours de beau temps sans vent devant nous : cela implique que si nous devons randonner c’est maintenant. Nous nous attaquons aux 2 petits chemins qui vont l’un au Mirador los Condores, où il n’ya pas de condors mais une jolie vue sur la ville d’El Chalten, l’autre au Mirador las Aguilas, où il n’y a pas d’aigles, mais une vue sur le Lago Viedma. Ce sera notre mise en jambe pour les 2 jours à venir : la rando de la Laguna de los Tres et sa vue imprenable sur la chaîne du Fitz Roy et la rando de la Laguna Torre et le Cerro Torre. La plaquette d’info sur les chemins de rando annonce pour la première 25 km et 9h00 aller-retour, pour la seconde 22km et 6h00. Nous allons donc marcher 47km pas toujours plats et 15h00 approximativement.

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En attendant, nous avons envie de nous faire une folie en faisant une petite marche sur un glacier. Le glacier Viedma, près d’ici, est utilisée par une seule compagnie : 100€ / personne mais non-autorisée aux enfants de moins de 11 ans, pour cause d’assurance. La déception pour Briac est énorme, il en a les larmes aux yeux, mon petit cœur ! On verra un peu plus haut, au Chili, si on peut le faire : tout n’est pas perdu !

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Mercredi matin, 6h30, debout pour la laguna de los Tres ! Ça grimpe dès le départ et on souffle dur, on n’a pas le temps de se chauffer qu’on est déjà à fond ! Enfin, on nous a dit que le plus dur était la dernière heure ! On n’y pense surtout pas et on avance. La balade est plus belle que pour le mirador de las Torres au Torres del Paine : de jolies vues, des ruisseaux un peu partout, de la neige : on se régale !

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Après 2h30 de marche, on aperçoit un chemin qui zigzague sur la colline en face de nous : le voilà ! Après 3h00, on attaque cette montée et bien qu’elle soit ardue elle nous semble plus facile que celle de las Torres. Une dénivellation de 400m qui nous amène à 1100m d’altitude. Des escaliers sont aménagés certains naturellement, d’autres non. Ça casse les jambes, mais c’est plus stable et plus facile pour garder un semblant de rythme.

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L’arrivée au sommet n’est pas décevante, loin de là ! La lagune est gelée et couverte de neige avec quelques endroits où le dégel commençant donne des couleurs bleutées. La chaîne en granit du Fitz Roy surplombe le paysage de toute sa hauteur. La coupe est acérée et les faces semblent toute lisses. Les prévisions météo étaient exactes : un soleil radieux, pas un souffle de vent et il fait bon.

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On pique-nique tranquillement : c’est un moment exceptionnel ! La veille, nous avons discuté avec un jeune couple français qui nous conseille de descendre un peu : une autre lagune, non gelée se trouve au pied de la montagne. Le glacier qui la surplombe lâche ses icebergs qui flottent et donnent à cette lagune sa couleur incroyable !

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La descente nous rappelle à l’ordre, il nous faut repartir ! Elle est aussi corsée pour nos pieds et genoux que la montée. C’est épuisé que nous arrivons au camping-car. Leyva nous fait la fête ! 10h30 à l’intérieur, c’est long mais elle attend bien sagement. Il est interdit, et c’est normal, d’emmener les chiens dans le parc, surtout les chiens étrangers car les chiens du village qui sont en liberté, eux, savent lire les panneaux et s’arrêtent à l’entrée du parc !!! Trop fort les Argentins …

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                                                     AVANT                                                                                                    APRÈS

Au lit de bonne heure !! Et réveil à 6h30, deuxième ! Et c’est reparti pour une balade de 22km, la Laguna Torre. Le chemin est moins difficile mais on en encore a plein les bottes de la veille, même le plat de la dernière partie nous est difficile. On souffle plus dur, Briac a mal aux pieds, heureusement qu’il a ses nouvelles chaussures ! Je crois qu’il aurait bien voulu abandonner, mais pas le choix il faut avancer !

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La récompense est encore au bout : Le Cerro Torre est loin comme une pointe dans le ciel. 2 glaciers énormes tombent des sommets et se brisent dans le même fracas que le Perito Moreno. Du coup dans la lagune, encore …, des icebergs : c’est moche tous ces paysages qui se ressemblent !! Humour, parce qu’évidemment qu’on ne s’en lasse pas ! le temps est un peu gris mais pas de vent et le plafond nuageux est suffisamment haut dans le ciel pour ne pas atteindre les cimes. On a de la chance car il y a encore de la neige un peu partout qui donne une autre dimension à tout ça.

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On reste un peu moins longtemps que la veille : la fatigue faisant son œuvre, on est à 2 doigts de s’endormir sur place, on a froid et nous devons faire le chemin inverse ! À notre grande surprise, le retour se fait plus aisé. Certainement parce que nous commençons par le plat, nous pouvons nous réchauffer les muscles doucement. Et des muscles, on en a plein de nouveaux qui ont poussé !! Les cuisses, les mollets, les fesses, le dos partout des nouveaux muscles !!! Alors comme ils sont tout neufs ils font mal, c’est normal ! On n’arrive plus à avancer quand on rejoint Peskebrel. Les chaussettes enveloppent tout le camping-car d’une odeur nauséabonde, on est prêt de l’évanouissement ! Mais heureux, pour les non-randonneurs que nous sommes, nous sommes fiers de nos 2 promenades. On s’est fait plaisir mais maintenant c’est repos. Thierry a mal un peu partout, moi ce sont mes genoux et Briac ? Et bien Briac récupère plus vite que nous bien sûr ! Au départ d’El Chalten, nous prenons une auto-stoppeuse et sa …fille ( ?) d’environ 5 ans. On n’a pas le cœur de les laisser attendre sur la route. Nous les avançons jusqu’à Gobernor Gregores. Mais le voyage a été agrémenté des odeurs des sandwichs beurre-oignon qu’elle s’est préparés !

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Notre voyage nous emmène jusqu’à la Cueva de las Manos (la caverne des mains). C’est la route 40 qui nous y conduit et bien que des personnes nous ait dit qu’elle « extrêmement mauvaise », nous la trouvons tout à fait roulable sans compter que les 2/3 sont asphaltées. Encore une fois à chacun sa vision des choses. Mais je ne parle pas des milliers de sauterelles qui jonchent la route et du fait que nous à 25 m de la route asphaltée fermée !

 

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 Le site archéologique est classé à l’UNESCO depuis 1989. Ce sont des peintures rupestres qui ornent les murs de pierre autour de la caverne. Une famille de 20 à 30 personnes vivait là, des pré-tehuelches. Les mains sont pour la majorité des négatifs de main gauche, portant à croire que les membres de cette famille étaient droitiers. La technique était simple : faire des couleurs avec la terre mélangée à de l’eau ou de la graisse et souffler dans un tube e paille. Sur ce site 3 périodes différentes : 9500 av JC, 7500 av JC, 1500 av JC soit 8000 ans de culture et d’évolution ! Nous sommes sous le charme. Une balade de presque 2h00 avec notre guide Natalia et Briac qui pose plein de questions. Surtout quand on voit une main à 6 ou 3 doigts ou une trace de pied ; le diable qu’ils imaginaient est aussi amusant ou peut-être était-ce un animal ??? 

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  Le 10 Décembre 2012

Après cette visite sympa et instructive, nous nous rendons vers Perito Moreno pour y faire nos emplettes de gaz et de carburant avant le passage au Chili où les prix sont beaucoup plus importants. La ville n’offre pas de grand intérêt pour nous autre que ceux-là, sauf le Senasa pour Leyva et la visite chez le véto pour une fois encore être en règle ! Prêts pour passer la frontière ! Nous nous dirigeons de bonne allure quand soudain apparaît devant nous le lac Buenos Aires (aussi appelé Lac Général Carrera au Chili), 2ème plus grand lac du continent après le lac Titicaca. Ce lac d’un bleu intense nous invite à un arrêt imprévu, tant le paysage est beau. En plus comme Briac bloque sur les proportionnalités/ vitesse, échelle et mesure de volume, cela va lui permettre de bosser au calme.

 

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Le lendemain, tous guillerets nous nous envolons vers la frontière du Paso de Jeinemeni. La sortie argentine se passe sans encombre. Par contre, le Chili nous donne des sueurs froides, surtout à Thierry qui exceptionnellement va sortir de ses gonds ! Première déconvenue quand le douanier applique son tampon sur celui d’Ushuaia, sur le passeport de Briac. Ce tampon est un souvenir pour les visiteurs du bout du monde et ce grand crétin met son encre minable du Chili dessus ! La tête de mon bout de chou en dit long sur sa déception ! Tout le reste se passe impeccablement bien jusqu’à la fouille minutieuse du camping-car : jamais autant de placards n’auront été ouvert (comme si j’allais planquer les victuailles « contaminées » argentines dans les placards). Vient la question de la nourriture de la chienne : nous avons acheté un sac tout beau à Punta Arenas au CHILI. Bien évidemment, depuis qu’on l’a acheté, la chienne a mangé. 3 semaines sans nourriture ne seraient pas raisonnables ! Donc le paquet acheté au CHILI est ouvert ! « Ah ben oui mais s’il est ouvert, monsieur le touriste français, on ne peut pas être sûre que c’est bien de la nourriture chilienne qu’il y a dedans … » Et c’est là que Thierry a pété un petit câble. Car on veut bien comprendre les précautions, mais quand ça fait plusieurs fois que nous repartons avec nos poubelles pleines de déchets étrangers, entre autres des déchets végétaux, fruits, légumes, des frontières chiliennes, sans qu’on nous dise quoi que ce soit, il ya de quoi rigoler ou s’énerver du manque de sérieux de leur exigence ! Pour preuve, nous repartons avec notre nourriture pour chien, notre fromage qui pourtant devait être confisqué et nos tomates pourries argentines dans le sac poubelle qui, une fois encore, ne les a pas inquiétés !!!  Pa-cien-cia !!!

Et ça continue quand nous arrivons à Chile Chico, jolie bourgade touristique au bord du lac Général Carrera. Il nous reste quelques pesos chiliens mais insuffisamment pour penser aller bien loin avec, de quoi acheter du pain et c’est tout. Mais à Chile Chico, il y a une banque avec un distributeur automatique. Nous y allons de bon pas, Thierry toujours un peu sur les nerfs. Après 3 essais infructueux, nous allons nous renseigner au supermarché pour savoir si nous pouvons payer par carte. Nous n’avons plus grand-chose dans le frigo, puisque nous passions la frontière, je vous le rappelle. Pas de souci au magasin, nous pouvons régler nos achats par carte Visa : tout va bien ! Pendant que Briac et moi s’attelons à remplir le chariot, Thierry retourne à la banque pour tenter d’avoir un peu de sous au guichet ou au pire changer les pesos argentins qu’il nous reste. Il n’est pas seul, un car entier d’anglais est là pour tenter d’avoir de quoi se sustenter. Et là, re-pétage de plomb de la part mon mari qui pourtant excelle dans l’imperturbabilité (parfois trop à mon goût). Parce que, non, ils ne peuvent pas nous donner d’argent car ils acceptent la visa mais nationale, pas internationale ( !!!) et que non, non plus ils n’échangent pas les pesos argentins car la monnaie est trop faible donc pas intéressante à changer ! Par contre les euros et les dollars oui ! Depuis le temps qu’on voyage voilà 2 monnaies que nous avions oubliées. Ah si ! Il nous reste 25 US$, avec ça on n’ira pas loin ! Alors quand mon Thierry lève la voix et demande comment on fait jusqu’à la prochaine grande ville, ils rigolent. Ben oui, c’est drôle d’entendre quelqu’un s’énerver dans une langue qu’il ne maîtrise pas bien ! Autre réaction : l’agent de sécurité qui se rapproche ! Nous n’obtiendrons rien de plus de ces stupides créatures ! Le bureau d’information touristique indique à Thierry un endroit pour faire du change : 30 % de moins que le change actuel. Crétins et voleurs !!!! Nous partons rapidement de cette bourgade, pour finir odieuse et arriérée, et ferons avec ce que nous avons. Comme d’habitude nous nous débrouillerons, les placards et le frigo sont pleins. Une chose nous inquiétait le fait, peut-être, de ne pas pouvoir faire une visite à Puerto Rio Tranquilo, mais renseignements pris nous pourrons payer en Pesos Argentins, là-bas.

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Bien après ces aventures, nous attaquons la route dont on nous a dit que du mal. Les 50 premiers km sont faciles et ensuite c’est à nouveau la tôle ondulée, appelée ici « calamina » qui nous conduit vers Puerto Rio Tanquilo. Cela dit elle n’est pas si difficile que ça, en comparaison avec la piste de Bajo Caracoles à la Cueva de las Manos. Et surtout, elle est bien plus belle, nous offrant des panoramas magnifiques sur le lac Carrera. La grosse complication vient du fait que les pentes et les descentes sont très abruptes. Cela met à rude épreuve les freins et le moteur. Mais le paysage nous enchante alors tout va bien. Cela fait des mois que nous n’avons pas vu une route bordée d’autant de fleurs : rosiers, lupins, fuschias …Autant de couleurs qui nous avaient quitté depuis le Mexique, je crois.

Au bout de la route, Puerto Rio Tranquilo. Petit village bien tranquilo ! C’est le point de départ pour visiter un monument naturel : les Capillas de Marmol.

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Une formation géologique datant de la dernière glaciation, due à la solidification de la lave d’une éruption volcanique. C’est une visite qui se fait en bateau. La météo n’est pas trop clémente et nous décidons d’attendre le lendemain matin 8h00. Le vent est toujours là et le soleil tente de se montrer. Nous ne sommes pas déçus de ce que nous voyons : les roches ont des formes et des couleurs surprenantes, rehaussées par la couleur turquoise du lac. Un bonheur pour nos petits yeux qui du coup s’ouvrent tout seul. Nous passons plus d’une heure à rentrer dans les grottes formées, à naviguer autour de la Cathédrale et de la Chapelle (Capilla).

   

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Vient l’heure de rentrer et le vent a encore forci. Le lac General Carrera était autrefois nommé par les indigènes Chelenko, eaux turbulentes …aujourd’hui il a voulu nous montrer le bien-fondé de ce nom ! Car pour être turbulentes, les eaux elles sont turbulentes ! Hector, notre pilote, droit comme un i, fait de son mieux pour nous éviter les vagues. Mais quand il voit qu’on est mort de rire je crois qu’il s’est dit qu’il pouvait se détendre ! Les montagnes russes au Chili ! On a senti nos 3 dernières vertèbres se tasser d’un coup ! Petite sortie maritime réussie et adjugée excellente par toute l’équipe : nous !

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Nous ne restons pas plus, le besoin d’argent nous emmène à Coyhaique, capitale de province où la Caretera Australe est toute belle aspahaltée. On n’a pas vraiment envie de dormir en ville, on préfère partir vers Puerto Aysen et Puerto Chacabuco. Ce sont 2 jolies villes de maisons en bois, dépareillées et très colorées. Chacabuco se révèle peu intéressante pour bivouaquer, ce n’est qu’un port commercial, petit mais rempli de containers maritimes qui cachent la vue superbe sur les fjords. Puerto Aysen, quant à elle, semble pouvoir nous offrir davantage de possibilités. Cela ne s’avère pas car les endroits ne sont pas faciles d’accès pour nous, très étroits. Une option s’offre à nous avec la Bahia Acantilada. Jolie vue sur les fjords et petite plage. Sacs poubelles et sacs à vin jonchent le sol : pas vraiment ce qu’on espérait. On s’installe sur un dégagement qu’on avait repéré en arrivant. Mais les sacs à vin nous ont vu et ont réussi, on ne sait pas comment à se lever et à s’avachir dans la voiture conduite par un jeune qui, quelque part, semble transporter son avenir ! Par 2 fois ils viendront nous voir en disant que c’est dangereux. Mais bien sûr ! Ce qui nous inquiète, c’est qu’ils vont en ville, sans doute pour tenter un record d’ingurgitation d’alcool sans coma éthylique. On se dit alors que s’ils nous voient en revenant on n’est pas près de dormir ! La décision est prise à 8h30 on quitte les lieux et après une piste toujours étroites on trouve un squatt le long de la route et d’un lac. Notre avis est partagé sur le Chili actuellement : paysages superbes dont on a vraiment envie de profiter mais chiliens sans grand intérêt et là par contre on n’a pas super envie d’en profiter. Dommage !

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Nous avions prévu de rester dans un coin sympa pour avoir un moment sans rouler mais décidemment tous s’enchainent et c’est sur la route vers Villa Amangual que le pneu arrière droit explose littéralement. On avait bien un bruit étrange depuis la veille, mais impossible de voir quoi que ce soit. Thierry s’est glissé 4 fois dessous, car on se doutait que c’était un pneu qui faisait flap,flap. Mais rien de visible, le bruit lui a été on ne peut plus clair !!! Du coup, il nous faut une gomeria pour changer les pneus, on en a 3 de secours, alors direction Puerto Cisnes, dernière ville avant de reprendre la piste.

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  Le 14 Décembre 2012

 

A l’office du tourisme de Puerto Cisnes, nous trouvons un guide sur la carretera australe avec les détails des différentes parties : ville, kilométrage, état de la route …Nous regardons le trajet vers Puyuhuapi, partie qui traverse le parc National Queulat. Nous lisons qu’il ya de nombreux virages serrés et en ascension, c’est le seul cas de figure qui nous pose problème avec la traction. Avec Thierry, on commence à se dire que ça va être dur, notons qu’il pleut depuis 3 jours sans interruption ! Nous regardons sur le GPS et ce que nous y voyons ne nous rassure pas du tout :

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 Mais, il faut quand même essayer ! On n’insistera pas, si on voit que ça ressemble trop à notre route de Tuxtepec au Mexique, on fera demi-tour et on passera par ailleurs. On part de notre bivouac le ventre un peu noué. De nombreux arrêts pipi de stress seront nécessaires !!! On part léger, les réservoirs le plus vide possible sauf celui de carburant qu’on rempli de nos réserves pour alourdir l’avant, histoire d’avoir un peu plus de prise au sol. C’est parti !

Et …Belle surprise !! La piste est super belle, pas de boue, ça monte pas trop dur, on ne patine pas, malgré toutes nos décorations de Noël, installées la veille, bringuebalent un peu mais sans casse. En fait la partie la plus dur sur cette piste est dans l’autre sens : alors que nous descendons les virages en épingle à cheveux les autres venant de Puyuhuapi, eux, les montent. Franchement, dans ce sens on aurait eu plus de problèmes car par moment il ya de gros cailloux ou de gros trous qui empêchent la prise d’élan, indispensable pour nous pour grimper. Donc tout se déroule beaucoup mieux que sur le plan et on peut profiter des paysages du parc qui sont beaux comme tout.

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Beaucoup de cascades à travers la forêt, une végétation très dense et luxuriante (je n’avais jamais vu de Fuschias si grands) et un glacier, le Ventisquero Colgante, très haut dans la montagne, duquel tombent également des cascades. Il continue de pleuvoir donc pour les photos, c’est un peu moyen. Mais tant pis, on est content d’avoir pris cette route. On arrive à Puyuhuapi, petite ville d’origine allemande et dont on peut voir, dans l’architecture des maisons, l’influence. Mais trop de chiens en liberté, nous oblige un peu à partir pour pouvoir sortir Leyva tranquillement. Arrêt sur le bord du lac Risopatrón, il pleut toujours et encore !! Pire qu’en Bretagne !

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 Nous nous dirigeons vers l’Argentine car nos papiers pour Leyva sont valables jusqu’au 14 Décembre. Il pleut tellement, matin-midi-soir-nuit et entre aussi, que les balades ne sont pas forcément du gout du jour. C’est dommage car les paysages, en tout cas ce qu’on peut en apercevoir sont très beaux, très sauvages. Il y a énormément de rivières, cascades, sommets enneigés … Mais c’est une région dont la température moyenne annuelle se situe entre 5 et 7°C !! Avec une pluviométrie très élevée ! Sur la route, nous croisons des auto-stoppeurs qui montent vers Chaiten. On les avance de 30 km, c’est peu mais c’est mieux que rien. Nous en profitons pour médire sue les chiliens car nous sommes d’accord sur leur sujet : pas sympa, froid et pas envie de parler avec nous !! C’est triste mais ça nous rassure, car nous pensons, parfois, que nous exagérons dans nos ressentis mais visiblement nous ne sommes pas les seuls à le penser : ce n’est donc pas le voyage qui commence à nous peser. OUF !! Fin de la Carretera australe pour nous. Un beau souvenir et une route tout à fait carrossable même quand il pleut ( sur les 534 km que nous avons fait, car elle en compte 1200 !)

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  Le 20 Décembre 2012

Nous retournons en Argentine par le Paso Futaleufú. Le soleil est de retour tout comme les sourires des argentins. Il y a même un douanier qui sort pour voir Leyva, juste la voir et lui faire une petite caresse et il nous donne un tuyau sur la route à prendre depuis Trevelin. Nous tombons d’accord car c’était le chemin que j’avais prévu de prendre (je n’en avais pas encore parlé à Thierry, parce que cela nous rajoutait de la piste, chut !!!). Comme il nous dit, et là nous sommes aussi en accord avec lui : « quand c’est joli c’est du ripio, quand c’est asphalté il n’y a rien ! ». Nous en avons eu la preuve bien souvent au cours de notre périple. Nous arrivons à Trevelin et restons pour y faire de l’internet, refaire le plein de Gasoil à pas cher et changer quelques pesos chiliens parce qu’ici, en Argentine, à la banque argentine, ils veulent bien nous le faire, le change ! A bon entendeur, messieurs-dames chiliens !! On va se balader un peu dans les environs au lac Rosario, où vit une communauté Mapuche, locaux de la région. Mais on est surtout pressé de se retrouver dans le parc de Los Alerces pour se faire quelques chemins tranquillement. Nous bivouaquons dans un camping gratuit où nous nous retrouvons avec des couples hollandais que nous avions déjà croisés à Valdes. Le monde est petit, les routes aussi !

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On profite de ce parc pour faire quelques balades en forêt, sous la pluie qui nous a rejoints du Chili. Le parc est beau avec de grands arbres de type séquoia : les Alerces et les Arrayanes dont le tronc est couleur cannelle. Beaucoup de campings gratuits et étant hors saison c’est plus facile et plus calme !

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                                        Alerce ou Lahuan                                                                                       Arrayan

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Nous avions pris une assurance pour le camping-car quand nous étions en Bolivie car l’assurance en Argentine, au Chili et dans les pays du Mercosur est obligatoire. Notons pour le fun qu’on ne nous l’a demandée qu’une fois et encore lors d’une sortie d’Argentine ! Il faut une adresse en Argentine pour pouvoir y souscrire une assurance ; nous avons eu une adresse d’un monsieur à El Bolson qui s’occupe de faire les démarches pour nous. Le prix est correct, même s’il se prend une petite comm. Nous allons donc récupérer nos originaux d’assurance puisque nous passons à El Bolson, ville pour nous sans grand intérêt tout comme Bariloche, qu’on trouve vraiment moche malgré toutes ses boutiques de luxe.

Nous avons réfléchi et comme nous approchons de la route des 7 lacs nous allons tenter de passer Noël au bord d’un lac ou au moins avec une jolie vue. Et si la pluie voulait bien cesser ne serait-ce qu’une ½ journée, ce serait encore mieux ! On apprécie le chauffage pour enlever cette satanée impression d’humidité qu’on a !

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  Le 27 Décembre 2012

Eh bien, non !! La pluie ne va pas cesser, à croire qu’il est écrit sur le toit de Peskebrel que « pour la pluie, c’est ici », et le vent s’en mêle ! La route des 7 lacs est en travaux et la vue sur les lacs n’est pas simple. Certains sont accessibles mais pour d’autres c’est plus chaotique et la route détrempée nous fait rebrousser chemin. D’autant plus que, ok c’est joli mais pas transcendant. Le lago Hermoso, annoncé le plus beau, est décevant. Par contre, le lac Meliquina est entouré de montagne colorée et nous plairait bien pour passer les fêtes mais nous ne trouvons rien pour se stationner « seul au monde ». On est un peu difficile sur le choix du lieu car on a cette idée d’être seul et dans un lieu qui fait rêver. Nous passons à San Martin de los Andes, jolie ville avec une ambiance sympa, qui va nous servir à faire nos courses pour préparer un petit repas. Evidemment, nous ne voulons pas être en ville mais les environs du parc National Lanin nous incite à rester. Tous les abords du Parc National sont privés et bien fermés. Les campings gratuits sont dans des endroits bien difficiles d’accès. On va passer 3 jours à chercher, tourner, virer, s’embarquer sur des routes, que dis-je, des chemins de forêt toujours détrempés, glissants, troués, étroits, à deux doigts d’arracher la capucine avec les arbres, qui me font paniquer à l’idée de devoir y repasser pour reprendre notre route.

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C’est dépités et un peu désespérés que nous nous dirigeons vers Junin de los Andes à quelques km de là. Une fois de plus, et parce que nous sommes têtus, nous nous dirigeons vers le Parc de Lanin. Nous empruntons une petite piste sur la gauche avant de payer l’entrée (nous sommes toujours dans l’optique de ne pas payer pour dormir, mais j’avoue que nous sommes à 2 doigts de faillir à cet objectif tant nous sommes découragés). Et tout d’un coup à la pointe de cette route, on entraperçoit un petit dégagement au bord du lac Huechulafquen avec vue sur le volcan Lanin, les montagnes : ça y est, on l’a notre endroit et on l’aura mérité quand on pense aux chemins dans lesquels on s’est fichu ! On s’installe : il pleut, il fait froid, il vente comme si on était encore en Patagonie ! Pour finir le volcan est sous les nuages. Les barbecues prévus se finissent sur le gaz du camping-car, il est impossible à Thierry de mettre en route quelque feu que ce soit. Menu du réveillon : Toasts, champagne et … hamburgers (ce n’est pas forcément fête mais Briac est content avec ça !). Le lendemain, nous vérifions que le Père Noël, une fois de plus est bien passé et nous préparons un repas un peu plus dans notre tradition : truite de Patagonie fumée – asado de viande argentine (Thierry réussit cette fois à allumer un barbecue digne de ce nom) – gâteau au chocolat avec des m&m’s dessus !!! On n’en peut plus ! Le temps est toujours plus que maussade, ce sera donc un Noël cinéma, ce qui là encore séduit Briac. Au programme rien que pour nous : King Kong, Harry Potter, les 7 mercenaires.

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Enfin !!! …Au réveil le 26 : le soleil et même il fait chaud ! Nous reprenons la route en voyant les sommets des plateaux, des montagnes et du fameux volcan Lanin, dont nous n’avions aperçu que les flancs ici et là. Nous étions bien entourés mais nous ne voyions rien.

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Petit détour à Junin de los Andes pour nos papiers de Leyva, cela devient une routine. Malgré cela, nous ne comprenons toujours pas bien comment cela fonctionne : un jour on a 10 jours pour revenir en Argentine, un autre 1 mois ; un jour on nous fait payer 21.40, un autre, on veut nous faire payer 100 (ce que nous refusons bien entendu) ; un jour, on nous oblige à aller chez un véto, un autre on nous fait des papiers avec le vieux certificat vétérinaire. La législation n’est pas bien connue et surtout n’est pas suivie. Chacun y va de son interprétation et au final c’est plutôt drôle ! Le passage de la frontière chilienne ne se fera que demain car on a le frigo plein de restes et je préfère qu’on s’arrête pour limiter les victuailles à cacher !!! Nous nous arrêtons à 15km de la frontière, à l’entrée du Parc dans la forêt d´Araucarias.

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    Le 04 Janvier 2013

 

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Nous voici à la frontière chilienne du paso Mamuil Malal. Il y a du monde car beaucoup d’argentins sont en vacances d’été et vont à Pucon ou Villarica, 2 stations balnéaires bien connues. Nous arrivons de bonne heure et de bonne humeur comme d’habitude. Malheureusement, une fois de plus dans ce pays, nous tomberons sur un douanier qui se prend pour un cow-boy. Quand Thierry le stoppe, un peu brutalement certes, dans son action de tamponner son souvenir d’Ushuaia (décidemment !), le voilà qui se met en colère. Il demande à Thierry de ne pas s’énerver et quand nous lui expliquons que ce tampon c’est un souvenir il nous rétorque que c’est un passeport et que ce tampon n’a rien d’officiel ; on le sait c’est un souvenir ! Ce charmant homme, blasé de la vie de merde qu’il a sans doute derrière son bureau, nous dit que c’est une faute de s’énerver ( !!!!) et que si on n’est pas content on peut repartir d’où on vient. Que n’a-t-il pas dit là ? Evidemment, Thierry m’arrête en me disant de laisser tomber car s’il y a bien un truc qu’il ne faut pas me dire c’est ça, car moi effectivement je m’en vais ! On a ensuite droit à une fouille bien sentie du camping-car. Je passe les détails de ce qu’on peut emmener ou pas au Chili, car ,après 5 entrées dans ce pays de fou-furieux , on ne sait toujours pas. Comme pour les papiers de Leyva, un jour c’est noir, un jour c’est blanc. Une chose est quasi sûre, il faut déclarer quelque chose car s’ils trouvent n’importe quoi de prohibé, cela peut coûter cher. Alors comme on ne sait pas avec certitude ce qui est ok ou pas, on déclare des aliments végétaux, pas végétaux, secs, pas secs, frais, pas frais …etc…et on n’a pas d’amende. On savait que le temps nous manquerait pour Santiago ou Valparaison maintenant on en est sûr on n’ira pas jusque là. Non seulement, les frontières sont pénibles mais en plus les chiliens ne nous emballent décidemment pas. On fait le triste constat que nous ne sommes au Chili que pour les paysages ! C’est moche car nous ne sommes pas partis que pour ça mais tant pis vraiment on ne les supporte plus. Ce ne seront que des passages éclairs à Pucon et Villarica avant de rejoindre le Parc National du Conguillo et à nouveau l’Argentine.

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Nous nous arrêtons à l’office de tourisme de Cunco qui est fermé car la personne est partie à la banque. Je veux travailler en Amérique Latine où on peut faire tout ce qu’on veut sur le temps du travail : aller à la banque, regarder la télé, manger, boire, discuter, répondre à ses appels perso sur son portable avant de vous servir …Pas vous ?? Bref ! Nous irons ailleurs voir si nous y sommes. En l’occurrence à Melipeuco, puisque c’est par là que nous entrons dans le parc Conguillo. Parés de toutes les bonnes infos pour se balader, nous empruntons la piste très belle et très surprenante : nous roulons sur les résidus de lave du volcan Llaima. Un paysage lunaire fait de « sable » noir et de pierres de lave allant du noir au beige en passant par le violet. La dernière éruption date de 5 ou 7 ans (les infos se contredisent un peu !) et la végétation tente de reprendre le dessus. Sur le volcan, on aperçoit les coulées de lave sèche et même les endroits beaucoup plus arborés où sans doute elle n’est pas passée. Cours de géologie en direct pour Briac. Nous roulons jusqu’à la Laguna Verde (encore une !!).

                    

Un petit chemin nous emmène au bord d’une étendue d’eau, verte, entourée d’une végétation diverse où la steppe rejoint les forêts d’araucarias. Le tout est surplombé du volcan Llaima et nous apercevons la chaîne de la sierra Nevada toute enneigée, elle-aussi. Les perroquets verts et rouges côtoient les rapaces et les téros, et même les condors font leur apparition, hauts dans le ciel. L’endroit fait l’unanimité : nous y passerons le nouvel an. Nous aurons moins galéré qu’à Noël et pris moins de risques. Pour couronner cette bonne nouvelle, le soleil est revenu avec la chaleur : on peut remettre les doigts de pieds dehors, ressortir les tongs.

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Et comme toujours dans ce genre de voyage, nous avons la surprise de rencontrer Jérémie, français, et son amie Carina, chilienne. Nous aurons, enfin, rencontré un « local » ! Nous passons beaucoup de temps à discuter, en espagnol, et apprenons pas mal de choses sur le Chili. Entre autre, qu’ici il y a le plein emploi mais payé à coup de 300€ par mois (45h/semaine et 15 jours de congés/an), dans un pays dont le niveau de vie est quasi identique à la France (un litre d’essence est à plus de 1€), que ce sont grâce à la communauté aisée de Santiago que peut-être quelque chose sera fait pour les poubelles … Voilà des discussions intéressantes qui nous permettent également de mieux comprendre l’état général des habitants.

 

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Nous passons en 2013 sous le soleil et sans s’être fait virer de notre bivouac malgré la venue par 2 fois des gardiens du parc. Le premier nous autorise à rester si on garde bien Leyva attachée car il y a des renards qui pourraient la rendre malade et vice-versa. Très bien, cela nous pose aucun problème. La deuxième fois, ils viennent en renfort, à 5, nous dire qu’on n’a pas le droit de camper à cet endroit, eux le chienne ne les intéresse pas. Quand on leur dit qu’on s’en va le lendemain, ils nous disent que bon, ben ok on peut rester et que surtout on profite bien de l’endroit. Ne vous inquiétez pas pour nous, c’est ce que nous avons fait durant ces 5 jours.

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Le soir du 31 nous avons même la surprise de recevoir la visite d’un petit renard, qui se couche assez près de nous en espérant bien récolter quelque reste de notre apéro-soleil-tong. Dommage pour lui, car nous évitons de laisser quoi que ce soit par terre. Mais cette visite aura bien clôturé cette année de voyage et exaucé notre vœu de nature. L’année dernière, nous étions dans la capitale guatémaltèque avec notre ami Marco et nous avons une pensée émue pour ces moments passés en sa compagnie.

Ceci dit nous vous souhaitons une excellente année 2013.


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Nous devons donc partir de cet endroit magique. Nous empruntons la piste pour traverser le parc, mais une petite côte avec de belles ornières, de gros cailloux et humide, aidé de notre plein d’eau, aura raison de notre pauvre Peskebrel. Nous tentons 3 fois de grimper, mais non rien n’y fait et nous rebroussons chemin. On n’a absolument pas envie de commencer l’année avec une casse. Nous nous rendons vers Temuco pour rejoindre la frontière de Pino Hachado.Nous avons la « joie » de retrouver une autoroute avec un péage ! Nous passons également dans le tout petit tunnel de Las Raices : une seule voie et une impression un peu oppressante pour Thierry.  Nous souhaitons nous arrêter à la réserve du Alto Biobio, mais celle-ci se trouve après la frontière chilienne. Nous hésitons et, tant pis, nous passons la frontière plus tôt que prévu et nous nous retrouvons le 02 Janvier en Argentine !

C’est notre route vers Buenos Aires, ça sent la fin. Heureusement que nous retournons en Uruguay avant de prendre le vrai chemin du retour …

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Commentaires

  • Regine et Hubert
    • 1. Regine et Hubert Le 05/12/2012
    Un petit coucou des malheureux marseillais qui prennent l'avion du retour demain
    Continuez à nous régaler avec des photos superbes et le récit de vos péripéties
    Bises .Regine et Hubert

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