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Journal de bord du Nicaragua

 

 Le 14 Janvier 2012

La sortie du Honduras à Las Manos s’est bien déroulée. On a cru au départ qu’on allait y rester la journée : personne n’avait ni l’envie apparente, ni l’intention de s’occuper de nous ! Ils étaient il faut dire très occuper … à rigoler et à papoter (plus les mecs que les filles soit dit en passant !). Heureusement, une femme est venue prendre nos papiers et c’est allé assez vite après ça. En plus on n’a pas payé la taxe de sortie de 2 US$ : une bonne journée !

Pour l’entrée au Nicaragua : un mot d’ordre PA-CEN-CIA (patience). Tout se fait mais dans la nonchalance la plus totale. Reste que l’ambiance est  détendue. Par contre ils n’apprécient guère qu’on leur demande pourquoi on doit payer telle taxe et que le montant soit exact avec le reçu qui va bien ! Donc on commence par le change on n’accepte plus ce qu’on nous propose. On marchande à la hausse cette fois-ci. Suit la fumigation qui nous fait fulminer à chaque fois (quelle efficacité ?) 69 Cordobas, ensuite l’assurance  276 C, vérifiée à la sortie par le policier, ensuite importation du véhicule gratuit (avec le gentil douanier qui nous abandonne devant son guichet pour aller chercher des affichettes : un bon ¼ heure tout ça !), puis contrôle du véhicule, retour à l’importation pour le joli tampon et enfin la migration où on refuse de vous rendre vos passeports de peur que vous contrôliez le prix du reçu 230 C (10 US$)qui ne correspond pas au total  840 C (230x3=690) …… donc vous demandez pourquoi, comment et c’est là qu’on aperçoit une lueur étrange dans le regard du douanier et on se dit que, peut-être on n’aurait pas dû insister, mais c’est trop tard votre bouche s’est ouverte et des mots en sont sortis ……Et comme un magicien, il nous sort un reçu avec un montant inscrit dessus de 137 C ; calcul mental : 690+137 = …827 C. Tout est bien qui finit bien, on paye le prix annoncé évidemment mais maintenant on sait pourquoi et toute la différence est là, même si on sait qu’on s’est fait rouler arrggghhh ! On part content vers le policier qui contrôle, à nouveau, nos passeports, accompagné d’un douanier qui contrôle les papiers du véhicule encore !!!! Et  c’est alors que la barrière s’ouvre, enfin que la corde est lâchée par le gars payé à ça toute la journée !

Nous sommes libres pour un mois au Nicaragua, alléluia ! Au total : 1h40 (c’est peu pour finir) et 1185 Cordobas. Evidemment, je ne parle pas de l’impôt municipal demandé alors que policier et douanier nous contrôlent ! Là, franchement je ne sentais pas le coup du « que puente ? » fait à l’entrée au Guate. 2 US$ par personne, mais dans leur grande bonté ils ne font pas payer les enfants !

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La première nuit ne fut pas simple. Après une petite balade au Mirador Segoviano, nous revenons tranquillement vers Esteli, ville à une quinzaine de km de là, sûr que nous étions de pouvoir stationner sur le parking d’un supermarché. Sandrine et Michel y avait bivouaqué un mois avant en ne nous en disant que du bien. Et en plus il y avait de l’eau ! Eh bien cette fois non, les agents de sécurité nous disent que c’est impossible, pas têtus nous allons demander au gérant, toujours sûr de nous puisque c’est une filiale Wal-Mart. Et bien non, c’est toujours non car ce n’est pas la politique de Wal-Mart de laisser les gens se stationner pour la nuit sur leur parking !! Ce doit être l’effet 2012 ! et tout ça vraiment dans le plus glacial des tons, pouahh ! Nous partons sans nos petites courses, il manquerait plus qu’on dépense notre argent chez lui, pour nous retrouver sur le parking de la police nationale (ils nous ont donné de l’eau eux aussi). Par contre, on n’avait pas prévu le room service imposé qui est venu tambouriner à notre porte à 5h15 DU MATIN ! Soi-disant que nous devions partir à 5h30, je ne sais pas où il a vu jouer cette scène mais on était passablement agacé ! Résultat on est parti mais à 8h00, seulement et ça n’a dérangé personne ! Première impression du Nicaragua : BOF !

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Nous roulons en direction de Leon, ville coloniale, quand à ½ heure de notre destination un pneu, tout neuf de 1300 km acheté au Guate explose. Ok ! Il arrive que parfois nous ayons la conviction que nous avons de bons nerfs ! On sait que nous ne sommes pas les seuls qui avons des soucis puisque nous apprenons que Sabine et Patrice, nos amis du Mexique, ont eux-aussi des problèmes avec leur capucine, qui après s’être affaissée veut maintenant remonter !! Thierry, qui est devenu le pro des changements de pneus et sur tous les terrains, nous change ça en 2 temps 3 mouvements, ou presque et s’aperçoit que le 2ème pneu ne va pas tarder à en faire autant. Grrrrrrrr !!! Ce n’est pas que j’aime beaucoup les onomatopées mais là je ne trouve rien d’autre à dire sans tomber dans le vulgaire !

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Heureusement, des français installés au Quebec passent par là et s’arrêtent pour voir si on n’aurait pas d’un coup de main. On se débrouille mais le fait de pouvoir discuter fait retomber la pression et on les remercie pour ça. Ah Leon, nous voici enfin ! Oui et ben l’ambiance dans cette ville n’est franchement pas sympa, toute coloniale et mignonne qu’elle soit ! On vous dévisage des pieds à la tête, on ne répond pas à vos différents bonjours et on fait une tronche de 6 pieds de long ! C’était la même ambiance à Esteli. Comme ça commence à nous gonfler sévère, on part à la plage de sable noir se baigner dans le Pacifique.

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On squatte près d’un resto dont l’employée, à qui on demande la permission, nous octroie un sourire une fois qu’on lui dit qu’on va venir prendre un verre chez elle. On commence à comprendre que nous ne sommes pour eux que des porte-monnaie ambulants et que donc seule la relation payante les intéresse ! Je peux comprendre mais les autres pays que nous avons traversés avant étaient eux aussi très pauvres et nous n’avons jamais ressenti ce malaise éprouvé ici. On ne sent pas bien dans ce pays et si nous ne devions pas retrouver le père de Mark, rencontré dans le Maine aux USA, je crois que nous serions partis sur le champ ! Car, plus nous avançons et plus l’impression se confirme : des paysages de toute beauté avec volcans, lacs mais on ne retrouve ni l’accueil, ni la chaleur humaine, ni les sourires gratuits  qu’on avait trouvé ailleurs pour nous c’est une déception.

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Par contre, Bill et Helen nous ont accueillis les bras ouverts dans leur maison. C’est un couple vraiment charmant. Ils possèdent une propriété depuis 15 ans sur les hauteurs de la Lagune de Apoyo. Le rancho porte le nom de Buena Vista et on comprend toute suite pourquoi : c’est somptueux ! Vue sur la lagune, le volcan, la ville de Granada au loin et derrière la lac Nicaragua. Ouaaaahhhh ! (En fin de compte c’est pratique les onomatopées). Ils nous font visiter les alentours, ils nous aident à trouver nos pneus, ce ne fut pas une mince affaire ça non plus. Et en plus ils ont dû passer à leur garage car leur voiture fait un bruit bizarre :2h00 et 1 bière après la pièce est changée et on repart : Vendredi 13 qui se termine bien ! 

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 Le 22 Janvier 2012

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Nous avons visité Granada, ville coloniale très belle du style d’Antigua au Guate mais plus grande. Toujours beaucoup de couleurs, et cette architecture que nous aimons ! On en profite pour porter le linge à laver (ça ne nous a jamais coûter aussi cher !) et faire un « peu »  d’internet : 3 heures ! Ce qu’il y a de bien avec Bill et Helen c’est que depuis 15 ans qu’ils vivent ils sont capables de nous dire ce qu’il faut voir, où il faut aller et  on ne se fait pas arrêter par la police ! Certes, ils nous disent quand on va les voir qu’on peut dormir près d’eux, que c’est là le plus sécuritaire, toujours est-il qu’ils nous ont arrêté 4 fois dont 2 avec menace de contravention en 5 mn et 5 km pour :

1-non-port de la ceinture de sécurité (pour info personne ne la porte !) et

2-un petit écart que Thierry a fait dans un embouteillage pour voir ce qui se passait.

Le premier a abandonné quand il a vu nos papiers français auxquels il ne comprenait rien. Je pense qu’il a dû se douter qu’en plus on n’allait pas l’aider ! Le deuxième un jeune tout nerveux sautait comme un zébulon à la fenêtre de Thierry en disant qu’on était dangereux, qu’il pouvait nous mettre une amende, alors que tous les autres nous doublaient allégrement par la droite. Que faire dans ces cas-là sinon se taire (oh que c’est dur !). Je pense surtout qu’on est une cible facile pour eux et qu’ils tentent ce qu’ils peuvent pour nous soutirer de l’argent. Toujours cette impression de ne pas être les bienvenus ici si vous ne donnez pas d’argent et TOUT se monnaye ! Pas dans une ambiance bon-enfant mais avec de l’agressivité, de la nervosité. Comme ce gamin qui tape contre la voiture parce qu’on ne veut pas qu’il nettoie le pare-brise ! Nous n’avions pas eu affaire à une telle attitude avant.

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Nous passons de bons moments avec Helen et Bill et c’est pour nous maintenant le principal. Grâce à eux nous avons rencontré Dennys. C’est un jeune homme, papa de 2 petits garçons, qui habite San Juan de Oriente, village d’artisans-potiers. Il habite chez ses parents sans sa femme car la maison est trop petite. Et apparemment ça ne se passe pas très bien avec sa belle-mère, d’ailleurs ici aussi il existe une chanson sur les belles-mères ! On lui a vendu le vélo de Thierry, il en avait besoin et nous on voulait s'alléger ! Il nous a fait visité son « pueblo » (village) et nous a emmené voir un ami Antonio, potier lui aussi, qui nous a montré la fabrication et a permis à Briac et Thierry de s’exercer. 2 mois sont nécessaires pour apprendre à se servir du tour entièrement manuel : aucune électricité pour faire tourner l’engin, seule la force des pieds compte ! Il nous a ensuite emmenés chez lui voir les œuvres de son père. La famille ne possède pas de boutique, c’est Dennys qui prend son sac et va dans les villes alentours vendre les poteries. Même si le but de cette promenade était de nous faire acheter quelque chose, le fait est qu’il nous a fait ce tour avec plaisir et c’est le premier contact agréable que nous avons avec un « Nica ». !. Hormis les personnes qui travaillent et prennent soin de Bill et Helen bien sûr, tels qu’Augusto et Wanna, Manuel et le jeune Jackson.

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Mais après 5 jours passés chez eux il est venu le temps pour nous de partir vers le Costa Rica. Avant une halte à la plage, on choisit la playa del coco près de San Juan del Sur. On s’engage confiant sur la piste. Mais voilà il a plu toute la nuit et la piste est une patinoire de boue … on glisse, c’est incroyable et la route n’est pas sans dénivelée si bien que certains virages ce n’est même pas trop Thierry qui décide de ce que fait le camping-car ! Il est des moments comme ça où il fait un peu ce qu’il veut, le camping-car !13 km c’est long, donc une seule solution s’impose à nous : le demi-tour, encore !!!! On trouve une autre direction de plage en revenant sur nos pas : 3 km dans un meilleur état, mais pas simple non plus car pas plus sec. On s’obstine 3 km quand même, on devrait y arriver ! Et on y arrive : playa el Remanso. Superbe, calme, personne, le pied … sauf qu’il se met à pleuvoir, qu’il ne fait pas super chaud en maillot de bain. Mais on est breton et l’eau fraîche n’aura pas raison de nous : baignade revigorante avant le passage de frontière demain !

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